PARIS (AFP) – Un mois après le drame de Sivens, François Hollande a ressuscité la « démocratie participative » chère à Ségolène Royal pour éviter de nouveaux conflits sur l’impact écologique de projets d’aménagement du territoire, lors de la troisième Conférence environnementale à l’Élysée.
Ce faisant, il a renoué avec un concept que sa ministre de l’Écologie et ancienne compagne avait placé au cœur de sa propre campagne présidentielle de 2007.
« J’ai demandé au gouvernement d’engager un chantier sur la démocratie participative » afin que « sur les grands projets (…) toutes les garanties » soient réunies et d’éviter les « formes inacceptables de violence », a lancé le chef de l’État.
« Cette mission qui va être engagée par le gouvernement devra remettre des propositions dans le délai de six mois, elles seront immédiatement mises en œuvre », a-t-il précisé.
Le débat public, a fait valoir le président, « c’est la seule manière de garantir dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que la poursuite de nos projets de développement économique ».
François Hollande a tracé quelques pistes: « aller plus loin dans la recherche des impacts environnementaux, permettre les compensations », mais aller « plus loin aussi dans la simplification » administrative et recourir le cas échéant à des référendums locaux.
Avant de devenir l’un des leitmotiv de sa campagne de 2007, la « démocratie participative » avait été l’une des recettes du triomphe de Ségolène Royal en Poitou-Charentes. Il s’agissait d’organiser un aller-retour constant entre élus et électeurs, censé permettre de rester en prise avec les attentes populaires.
L’idée avait emporté l’adhésion des militants socialistes qui avaient préféré Ségolène Royal à Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire socialiste de 2006.
Dans un sondage publié fin 2011, les Français plébiscitaient encore la démocratie participative dans la prise de décision politique, neuf sur dix estimant qu’il s’agissait d’une bonne chose.
Le concept remonterait aux années 60. Il s’agit d’organiser des réunions publiques, des « ateliers citoyens », des conseils de quartiers et autres forums sur internet afin de recueillir l’avis des citoyens et de les associer plus directement à la prise de décisions par les élus.
De nombreuses collectivités locales y ont recours. Et Bruxelles a timidement ouvert la porte à la démocratie participative en avril 2012, accordant du bout des doigts aux citoyens de l’Union européenne un droit d’initiative pour demander un texte législatif européen.
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