Chasse à la baleine: le Japon justifie ses visées scientifiques

Tokyo (AFP) – La réduction des deux tiers de ses objectifs de prises de baleines dans l’Antarctique annoncée la semaine dernière par le Japon devrait suffire à prouver que son programme de chasse a bien des visées scientifiques, a estimé Tokyo mercredi.

Joji Morishita, chef de la délégation japonaise à la Commission baleinière internationale (CBI), a estimé que les pays hostiles à la chasse aux cétacés devaient reconnaître que Tokyo faisait des efforts après l’interdiction prononcée par la plus haute instance juridique des Nations unies.

Fin mars, la Cour internationale de justice avait reconnu le Japon coupable de détourner à des fins commerciales la chasse effectuée à titre scientifique dans cette région. Les Nippons avaient été contraints d’y renoncer à la saison 2014-2015.

« Nous espérons que notre programme de recherches enverra un message (aux opposants à la chasse) car nous avons accepté (d’intégrer) la décision de la CIJ dans ce programme », a déclaré Joji Morishita aux représentants de la presse étrangère. « Si la CBI veut survivre en tant qu’organisme international de gestion et de protection, il faut qu’il y ait un nouveau paradigme. Nous devons d’abord accepter de ne pas être d’accord’, a-t-il ajouté. Les principes du « tout blanc ou du tout noir, de la tolérance zéro » doivent être abandonnés, a-t-il estimé.

Le Japon avait promis la semaine dernière de réduire des deux tiers ses objectifs de prises de baleines dans l’Antarctique dans le but de convaincre la communauté internationale de l’autoriser à y reprendre la chasse aux cétacés à des fins scientifiques.

Les campagnes pour des motifs scientifiques sont prévues dans la convention de la Commission baleinière et constitue une dérogation au moratoire sur la chasse de 1986.

Dans le nouveau plan présenté à la CBI et à son comité scientifique, le Japon a fixé un nouvel objectif annuel de 333 petits rorquals, contre environ 900 dans le cadre du précédent programme condamné.

Ce niveau de capture est présenté comme « nécessaire » pour obtenir des informations sur l’âge de la population baleinière, données dont le Japon dit avoir besoin afin de définir le plafond de capture sans nuire à l’espèce et pour en préserver la durabilité.

Tokyo a également limité la période de recherche à 12 années à partir de l’exercice 2015, en réponse aux critiques de la Cour sur la durée indéterminée de son précédent programme.

Les opposants dénoncent le fait que la chair de baleine finisse sur les étals des poissonniers.

Les Japonais avaient tué 251 petits rorquals de l’Antarctique lors de la saison 2013-2014 et 103 l’année précédente, bien en deçà de ses objectifs, en raison de l’opposition musclée du groupe d’activistes de l’organisation Sea Shepherd.

Tokyo continue parallèlement de chasser les baleines « au nom de la science » dans le Pacifique Nord-Ouest, où il a tué 132 baleines en 2013, de même qu’au large des côtes du Japon.

© AFP

4 commentaires

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    • besse

    Comment peut-on encore croire et admettre des « recherches scientifiques » après tant d’années ????
    Le JAPON doit être assigné et accepter d’arrêter cette chasse qui n’a plus de sens aujourd’hui…. D’autant que sa population est hélas peu à peu exterminée par le nucléaire !!!

    • Julie

    Quelle bassesse!! le Japon est en train d’exterminer la planète en prétendant à des fins scientifiques!! pendant ce temps leurs centrales continuent à se déverser dans les oceans et à Taiji, les *pêcheurs* sanguinaires à tuer cruellement des centaines de dauphins, sans raison. Vivement la fin de ce pays de barbares!!

    • Paul

    Que l humain est laid… Il détruit , pille, à des fins économiques.

    • Damien

    Il faut croire que les scientifiques japonnais sont particulièrement stupides s’il leur faut tant d’années pour étudier en particulier les baleines. Qu’en serait-il s’ils devaient étudier toutes les catégories animales ? Je crois qu’il est urgent que les scientifiques occidentaux, plus à la pointe du progrès et des études sur les cétacés, leur envoient les résultats de leurs recherches. Ce serait plus simple et moins meurtrier pour les baleines. Plus grave est : comment la société scientifique du monde accepte encore l’argument japonnais pour fermer les yeux ? Incroyable cécité envers les cétacés !!!!
    Et ce n’est pas tout, les « scientifiques » japonnais ( le sont-ils vraiment ? ) ne contrôlent plus rien dans le domaine scientifique. Il suffit de voir du côté de Fukushima.