Paris (AFP) – Après les sacs de caisse payants, la guerre aux sacs plastiques va s’intensifier avec l’interdiction à partir de janvier 2016, votée vendredi par les députés, des sacs les plus fins, tels ceux des rayons primeurs jetés après une seule utilisation et distribués par milliards chaque année.
Selon le gouvernement, il y a encore chaque année dans l’Hexagone 5 milliards de sacs fins en matière plastique distribués aux caisses et plus de 12 milliards aux rayons « fruits et légumes »: ces sacs très fragiles sont la plupart du temps jetés dans les poubelles après leur premier usage, lorsqu’ils ne finissent pas sur les bords des route et dans la nature.
Ce type de sacs devra être remplacé par des sacs à base de matière organique (amidon de maïs, de pomme de terre, etc.) et recyclables dans des composts à domicile. Les marchands de primeurs pourront aussi continuer à proposer des sacs en papier et, dans l’ensemble des commerces, les sacs plastique plus épais pourront être mis à disposition gratuitement ou non.
La grande distribution a mis en place ce système de sacs en plastique renforcés et payants au début des années 2000, ce qui a permis de faire passer en une dizaine d’années le nombre de sacs distribués aux caisses des grandes surfaces alimentaires de 12 milliards à 700 millions en 2011.
« On ne trouvera plus de sacs à usage unique à base de pétrole mais on trouvera évidémment des sacs plastiques compostables qui pouront aller dans un autre réseau que l’incinération », explique le député EELV Jean-Michel Lambert.
Cette disposition intégrée à la loi sur la transition énergétique figurait initialement dans le projet de loi sur la biodiversité, dont l’examen à l’Assemblée, n’est pas encore programmé. Le gouvernement l’a finalement ajoutée au texte sur l’énergie, discuté depuis lundi par les députés.
La volonté de limiter les sacs à usage unique avait déjà été inscrite dans une loi en 2010 qui prévoyait une taxe de 6 centimes d’euros par sac plastique à usage unique, mais son entrée en vigueur au 1er janvier 2014 n’a jamais eu lieu faute de décret d’application.
– Opposition des entreprises du secteur –
La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et l’Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD) étaient opposées à cette interdiction, mettant en avant un surcoût de 300 millions d’euros pour les commerçants, notamment les marchands de fruits et légumes.
Selon Jacques Creyssel, délégué général de la FCD, le coût d’un sac de ce type passerait de 0,5 centime à 3 ou 4 centimes.
Les représentants de l’industrie française de la plasturgie se sont également élevés contre cette mesure, demandant plus de temps pour passer à des sacs « biosourcés » et facilement compostables.
« Le vrai problème est qu’aujourd’hui, on veut interdire l’utilisation des sacs plastiques à usage unique et promouvoir des sacs biosourcés compostables domestiquement qui n’existent pas », estime Jean Martin, délégué général de la Fédération de la plasturgie. Selon lui, « il n’y a pour l’instant pas de règles de compostabilité ».
Cette volonté de la France de durcir les mesures contre la pollution causée par les sacs plastique s’inscrit dans un mouvement européen, la Commission ayant proposé fin 2013 de réduire de 80% le nombre de sacs jetables mis chaque année sur le marché de l’UE (100 milliards en 2010).
Au sein de l’Union, les disparités sont énormes entre les plus vertueux – Danemark et Finlande affichent 4 sacs plastique consommés par an et par habitant – et les mauvais élèves: Portugal, Pologne, Slovaquie avec plus de 450 unités.
La mairie de Paris a annoncé vouloir faire de la capitale la première ville française à proscrire les sacs plastique très fins: ils seront interdits sur les marchés couverts dès la fin de l’année et une concertation va être engagée avec les enseignes de la grande distribution et les petits commerces.
NDLR ! Yann Arthus-Bertrand, président de la fondation GoodPlanet, à l’occasion de la 5ème journée internationale sans sacs plastique, a soutenu l’annonce par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal de la suppression des sacs plastique jetables à compter du 1er janvier 2016.
7 commentaires
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En 2016, des milliards de sacs plastiques devro...
[…] Après les sacs de caisse payants, la guerre aux sacs plastiques va s'intensifier avec l'interdiction à partir de janvier 2016, votée vendredi par les députés, des sacs les plus fins, tels ceux des rayons primeurs jetés après une seule utilisation et distribués par milliards chaque année. […]
Marie
Je ne comprends pas pourquoi, on ne remplace pas TOUS les sacs plastiques par des sacs en PAPIER RECYCLÉ, comme c’est d’ailleurs pratiqué dans d’autres pays???
francoise
bonjour Marie, qui dit sac papier, dit arbres abattus.. pas forcément bon non plus, quand on voit les écosystèmes (et les peuplades diverses) mis à mal à cause de la déforestation..
En 2016, des milliards de sacs plastiques devro...
[…] Après les sacs de caisse payants, la guerre aux sacs plastiques va s'intensifier avec l'interdiction à partir de janvier 2016, votée vendredi par les députés, des sacs les plus fins, tels ceux des rayons primeurs jetés après une seule utilisation et distribués par milliards chaque année. […]
bonsens
Il me semble que la prise en compte de l’écologie ne devrait pas se réduire à « pour » ou « contre », mais pourrait passer par une « juste mesure », et à la rééducation des citoyens. En effet, les incitations permanentes à consommer de plus en plus ont fait beaucoup de dégâts écologiques, et ont réduit leurs prises de conscience et connaissances en matière de protection de l’environnement.
J’ai la chance d’avoir grandi dans une famille d’ouvriers issus du monde rural, où le précepte « ne pas gaspiller » allait de soi et faisait partie du quotidien. Il s’appliquait à l’eau et au matériel, et des études d’écologie ont confirmé le bien fondé de ces attitudes quotidiennes que mes parents m’avaient transmises.
Autant je trouve que le plastique est utile et pratique dans certains gestes quotidiens, autant je ne suis jamais tombée dans l’inconscience de les jeter après chaque usage. Je les réutilise et les fais durer. Il y a une marge entre le « tout plastique » bon marché et jetable, et une quantité raisonnable qui facilite la vie, mais utilisée à bon escient.
Il reste à définir la limite du raisonnable, et je conçois que ce n’est pas simple…
En 2016, des milliards de sacs plastiques devro...
[…] Après les sacs de caisse payants, la guerre aux sacs plastiques va s'intensifier avec l'interdiction à partir de janvier 2016, votée vendredi par les députés, des sacs les plus fins, tels ceux des rayons primeurs jetés après une seule utilisation… […]
Bessin
Tous les jours, j’ai des plastiques dans mes emballages ! C’est devenu d’une telle facilité ! Mais c’est une catastrophe écologique, il faut revenir au verre recyclable, au carton réemployé, au sa-cabas personnel. c’est quand même compliqué de venir dans un magasin avec un flacon ou une boîte et les remplir au rayon des produits en vrac, etc…