Transition énergétique: les députés votent la baisse de 20% de la consommation en 2030

Paris (AFP) – Les députés ont adopté dans la nuit de mardi à mercredi un nouvel objectif de baisse de 20% de la consommation d’énergie française en 2030, dans le cadre de l’examen du projet de loi de transition énergétique.

L’Assemblée débat depuis lundi de l’article 1er fixant de grands objectifs chiffrés, et sur lequel une centaine d’amendements restent encore en discussion.

Alors que le texte initial ne fixait qu’un objectif de réduction de 50% de la consommation énergétique finale en 2050 par rapport à 2012, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a proposé cet objectif intermédiaire, qui a été largement adopté. Les écologistes ont salué « un signal très attendu par les ONG, les acteurs de l’écologie ».

L’UMP est au contraire opposée à tout objectif de réduction de la consommation, vu par ces députés comme un « non-sens politique, économique et sociétal », alors que « tous les experts » s’accordent sur une croissance de la consommation d’énergie. « Le seul objectif qui tienne est de réduire les émissions de gaz à effet de serre », selon leur porte-parole sur ce texte, Julien Aubert.

Usant dans des débats passionnés son temps de parole, le principal groupe d’opposition a également tenté de supprimer ou réduire les autres objectifs fixés dans l’article 1, notamment sur la baisse du recours aux énergies fossiles, l’augmentation de la part des énergies renouvelables et surtout la réduction de la celle du nucléaire dans la production d’électricité.

Cette réduction de 75% à 50% à l’horizon 2025, conformément à la promesse de François Hollande lors de la campagne présidentielle, a été combattue par l’UMP au nom notamment de la défense de l’emploi, mais aussi par le Front de gauche qui y voit « un choix arbitraire » et un véritable « gosplan ». Le député chevènementiste (app PS) Jean-Luc Laurent, pour qui « l’industrie nucléaire est un atout », a apporté sa voix pour supprimer cet objectif, sans faire basculer la majorité.

Jugeant « impératif de construire un mix énergétique », Mme Royal a argué qu' »aucun pays au monde » ne dépendait à 75% d’une même source d’énergie et qu’il y a eu « un surinvestissement dans la filière nucléaire ».

Pour les écologistes, l’ancienne ministre Cécile Duflot a défendu cette disposition, fruit d’un accord avec les socialistes en 2012, comme « un compromis qui nous fait avancer ».

Les députés EELV avaient essayé d’obtenir un objectif plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, de 55% au lieu de 40%. Ce dernier pourcentage a été « co-construit avec les forces vives » du pays, dans le cadre du conseil national de transition écologique, leur a opposé Mme Royal, qui a défendu sa « crédibilité ».

Alors que le projet de loi examiné jusqu’à la fin de la semaine à l’Assemblée comprend 64 articles, la ministre a invité les députés à « accélérer » les débats sur cet article 1er afin de passer aux mesures « opérationnelles » contenues dans les suivants, sur l’habitat, les transports ou encore le développement des énergies renouvelables.

2 commentaires

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    • Jeannin

    Pour la réduction à 50% de la part du nucléaire dans l’électricité en 2025, faut pas se faire d’illusion.

    Décryptage :
    http://energeia.voila.net/nucle/ambiguite_nucleaire.htm

    Lorsque qu’une planification de la fermeture des réacteurs nucléaires sera présentée, cela deviendra plus crédible.

    A condition aussi de donner les moyens aux énergies renouvelables de se développer et en réduisant l’importance du chauffage électro-nucléaire.

    • Oskar Lafontaine

    La baisse de la consommation électrique ne se décrète pas, ni non plus ne peut se voter, elle se constate simplement, ou non, un point c’est tout. Ainsi elle a baissé en 2013 en France par rapport à 2012, sans qu’aucune loi n’ait jamais été votée en ce sen,s ni en 2011-2012 ou 2013. Ce vote d’aujourd’hui est donc là le prototype d’un texte de désinformation qui ne sert et ne servira jamais à rien.
    Madame Royal serait mieux inspirée de faire en sorte qu’en France, les installateurs de panneaux solaires, qui ont déjà confisqué à leur seul profit, en pratiquant des prix élevés, tous les avantages fiscaux comme les subventions accordés à ceux qui acceptent de se faire placer des panneaux solaires sur leur toit, soient ramenés, par une saine concurrence, surveillée par les pouvoirs publics, à la raison. Ils parviennent en plus, ces rapaces, à faire tripler le coût des panneaux solaires entre le prix qu’ils en déboursent effectivement pour les obtenir et celui qu’ils facturent à leurs clients-grugés, c’est devenu une mafia, plus ou moins d’ailleurs encouragée par les pouvoirs publics qui aident ainsi le nucléaire en décourageant l’usage du photovoltaïque. Le mensuel Capital l’a écrit en titre en haut d’une page et en toutes lettres. Pour information le prix du watt-crête solaire sur panneau sorti d’usine est depuis un an déjà compris dans une fourchette entre 44 et 55 centimes d’€, mais il est facturé en France plus de 2€ .
    La construction d’usines à panneaux solaires en France est aussi une nécessité impérieuse et urgente, au moins pour combler un peu de notre immense retard en ce domaine. Pour information une usine à panneaux solaires se construit en six mois, en Asie. Madame Royal devrait aussi se préoccuper un peu sérieusement de la question des accumulateurs électriques, indispensables en photovoltaïque autonome, et qui ne sont aussi plus fabriqués pratiquement qu’en Asie, Corée du Sud et Japon par exemple, ce sont les mêmes accumulateurs qui servent aux véhicules électriques vendus en Europe, même l’Allemagne sur ce créneau important et même essentiel, les accumulateurs, a décroché, sauf je crois la société Kollibri Power Systems.
    Pour information aussi le watt nucléaire que délivrera peut-être un jour, au mieux dans trois ans, et plutôt jamais, l’EPR de Flamanville, est déjà à plus de 5, 2 €, donc dix fois plus cher que le watt-crête photovoltaïque sur panneau. Sans déchets ni risques. Dans ces conditions, même en production de wattheures, le photovoltaïque, soumis pourtant à l’alternance jour-nuit, est moins onéreux, de 20% au minimum, que le watt nucléaire, et son avantage s’accroît chaque année.