Paris (AFP) – Bannir les pesticides pour l’entretien des parcs, des terrains de sport et des cimetières est bon pour l’environnement, mais aussi pour le budget des maires, ont assuré jeudi des élus invités à soutenir une opération « zéro pesticides » dans les villes lancée par le ministère de l’Ecologie.
« Quand on n’utilise plus de pesticides, on fait en plus une économie », a assuré Patrice Raffarin, maire de Rivedoux (Charente-Maritime), où on ne répand « plus une goutte de pesticides ».
Quand on regarde « ce que coûtent les pesticides et leurs effets induits » d’une part, et le coût du désherbage mécanique et des salaires des agents effectuant cet entretien manuel d’autre part, « sachez que le ratio est tout à fait favorable » au zéro pesticides, a-t-il souligné.
Une économie confirmée par Pascal Gasquet, maire-adjoint de Valmondois (Val-d’Oise), commune qui bannit les produits phytosanitaires depuis 2009 pour ses jardins publics, ses écoles, ses terrains de sports et son cimetière.
Cinq élus de communes et des régions Poitou-Charentes et d’Ile-de-France ont témoigné à l’invitation de la ministre de l’Ecologie (et présidente de Poitou-Charentes) Ségolène Royal, laquelle va écrire à tous les maires de France pour les inviter à s’engager d’ici deux ans à bannir les pesticides.
En vertu d’une loi votée début 2014, les pesticides seront interdits dans les espaces verts publics en 2020. Voiries, terrains de sports et cimetières ne sont pas concernés par la loi. La ministre espère encourager les maires à « aller plus vite » et plus loin.
Les villes qui banniront les pesticides pourront afficher un panneau « Terre saine, ville et village sans pesticides » dans le cadre d’une généralisation nationale de ce label existant en Poitou-Charentes. Actuellement, 3.000 communes françaises seraient déjà engagées dans une telle démarche.
Le sénateur écologiste Joël Labbé, auteur de la loi de début 2014, a fait part à l’AFP de sa « satisfaction » tout en rappelant que l’usage non-agricole des pesticides ne représente que 10% de l’utilisation globale de ces produits en France.
Invitée à témoigner par Mme Royal, l’association Générations futures a pour sa part incité la ministre à ne pas confondre « vitesse et précipitation » en insistant sur l’importance des « moyens » qui seront déployés pour atteindre cet « objectif de zéro phyto ».
A ce titre, a précisé Mme Royal, les agences de l’eau vont être invitées à accroître leurs aides financières aux associations et aux collectivités oeuvrant pour cette réduction des pesticides.
© AFP
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Crétet Jean-François
Je confirme que les communes doivent s’engager dans la suppression totale des pesticides.
Comme beaucoup de Maire du Poitou-Charentes, j’ai souhaité une commune sans pesticide, nous les avons donc banis. Il nous reste à expliquer régulièrement aux habitants qu’il faut qu’ils aient un regard différent sur leur environnement, nous faisons de réelles économies, environ 5000€/an sur un budget de fonctionnement de environ 500 000€ (soit 5,55€ d’économie/habitant, Le Gué d’Alleré compte environ 900 habitants et fait 770HA). Nous arborons la pancarte « terre saine » et son 1er papillon aux entrées de notre village.
Espérant faire adopter prochainement par notre communauté de commune Aunis Atlantique cette charte.
Le Maire Jean-François Crétet