Jose Mujica : un président vraiment différent

Le président de la république d’Uruguay, José Mujica Gordano, n’est pas un personnage comme les autres. Il refuse d’habiter dans le palais présidentiel pour rester dans la petite ferme de son épouse et donne 90 % de son salaire présidentiel à des associations caritatives… Il a soutenu les lois légalisant l’avortement, ouvrant le mariage aux homosexuels ou autorisant la marijuana. Yann Arthus-Bertrand l’a rencontré pour son prochain film, HUMAN (un projet de la Fondation GoodPlanet). Voici la retranscription d’une partie de l’interview, dans laquelle il partage une forme de sagesse. 

Mon nom est José Mujica Gordano, je suis le descendant d’immigrants. Ce qui veut dire que mon origine est celle des bateaux et que, par hasard, j’ai mis un pied à terre, à ce croisement du Rio de La Plata et de l’Atlantique. Je suis un genre de paysan, qui adore la nature… et j’ai dédié une part importante de ma vie à essayer d’améliorer la condition sociale du monde dans lequel je suis né.

En ce moment, je suis président, je fais quelques trucs, j’en supporte d’autres et je dis merci à la vie.

En ce moment, je suis président, je fais quelques trucs, j’en supporte d’autres et je dis merci à la vie. J’ai eu quelques déconvenues, de nombreuses blessures, quelques années en prison… Enfin, la routine pour quelqu’un qui veut changer le monde. C’est un miracle que je sois encore vivant. Et par dessus tout, j’aime la vie. J’aimerais arriver au dernier voyage comme quelqu’un qui arrive au comptoir et qui demanderait au tenancier une autre tournée.

J’ai passé plus de 10 ans de solitude dans un cachot, dont 7 ans sans lire un livre. J’ai eu le temps de penser et voilà ce que j’ai découvert : soit tu parviens à être heureux avec peu, sans bagages, parce que ce bonheur est en toi, soit tu n’accompliras rien.

Lutter pour la liberté, c’est lutter pour disposer de temps libre.

Ce n’est pas l’apologie de la pauvreté mais celle de la sobriété. Mais comme nous avons inventé une société consumériste, l’économie doit croître. Nous avons inventé une montagne de besoins superficiels ; nous vivons en achetant et en jetant. Mais ce que l’on dépense vraiment, c’est notre temps de vie. Parce que lorsque j’achète quelque chose ou que toi tu achètes quelque chose, tu ne l’achètes pas avec de l’argent, tu l’achètes avec le temps de vie que tu as dépensé pour gagner cet argent. A cette différence que la seule chose qui ne peut pas être achetée, c’est la vie. La vie ne fait que s’écouler et quel malheur de l’employer à perdre notre liberté.

Car quand est-ce que je suis libre ? Je suis libre quand j’ai du temps pour faire ce qui me plaît et je ne suis pas libre quand je dois dépenser de mon temps pour acquérir des choses matérielles censées me permettre de vivre. De fait, lutter pour la liberté c’est lutter pour disposer de temps libre.

Je sais que j’appartiens à une civilisation dans laquelle beaucoup de gens diront : « comme il a raison, ce monsieur » mais qui ne me suivront pas. Parce que nous sommes comme pris dans une toile d’araignée, prisonniers. Mais, au moins, il faut commencer à y réfléchir.

Il faut regarder vers l’intérieur de soi-même. Et moins regarder la télévision. 

J’ai appris, pendant mes années de prison, à regarder la vie où elle se voit à peine. Les fourmis… les fourmis crient, elles ont un langage… Les rats prennent des habitudes, ils s’habituent à un horaire… Les grenouilles remercient un verre d’eau dans lequel elles pourront se baigner. J’ai appris la valeur des choses vivantes. J’ai aussi appris à converser avec celui que j’ai en moi. Celui qui t’accompagne quand tu n’as pas de livres, ni quelqu’un avec qui parler. La seule chose que tu as dans ce cas, c’est celui qui est en toi. C’est un personnage que tu oublies souvent face à la frivolité de la vie. Et je recommande de regarder vers l’intérieur de soi-même. Et de moins regarder la télévision, vers l’extérieur, et de parler avec celui qui est en nous, avec ses interrogations, ses défis, ses reproches, ses blessures, … Je crois que les gens parlent très peu avec eux-mêmes.  A partir du moment où j’ai du défendre ma stabilité mentale en parlant avec ce personnage que j’ai à l’intérieur de moi-même, j’ai créé d’autres choses. Et je ne serai pas celui que je suis si je n’avais pas vécu ces années de solitude, si fortes !

Lutter, rêver et aller contre le sol en se confrontant à la réalité, c’est tout ça qui donne sens à l’existence, à la vie.

Notre nature est telle que nous apprenons beaucoup plus de la douleur que de l’abondance. Cela ne veut pas dire que je recommande le chemin de la douleur ou quelque chose de ce genre. Cela veut dire que je veux transmettre aux gens qu’il est possible de tomber et de se relever. Et ça vaut toujours le coup de se relever. Une fois ou mille fois – tant que tu es vivant. C’est le message le plus grand de la vie :  » Sont défaits ceux qui arrêtent de lutter, et arrêter de lutter, c’est arrêter de rêver ». Lutter, rêver et aller contre le sol en se confrontant à la réalité, c’est tout ça qui donne sens à l’existence, à la vie.

Pour les nouvelles générations, c’est une sorte de formule générale pour affronter l’existence. Des défaites, il y en a de tous les côtés. La fille qui t’a dit qu’elle t’aimait quand tu avais 15 ans, elle ne t’aime plus ! Ce n’est pas pour autant que tu ne vas plus jamais retomber amoureux. Des défaites, il y en a quand tu as une maladie et que tu as du mal à la vaincre; des défaites il y en a quand tu perds ton travail et que tu as des problèmes économiques. Mais on peut toujours recommencer. Et c’est là, dans le fond, une expression psychologique d’amour à la vie. Il faut être reconnaissant parce qu’être vivant est un miracle.

En réalité, humblement, je suis un Don Quichotte, toujours défait. 

En réalité, humblement, je suis un Don Quichotte, toujours défait. Nos succès sont très éloignés des rêves que nous avions… et des idées que nous faisions. Il y a 40 ans, c’était assez simple : on croyait qu’il était possible d’arriver au pouvoir et de construire une société meilleure en changeant le système de production, blablabla, etc. Cela nous a couté beaucoup de défaites et puis nous avons compris qu’il était plus facile de changer une réalité économique qu’une culture. Et le problème est que si toi tu ne changes pas, rien ne change.

La chose la plus transcendante pour nous tous sur Terre, c’est celle à laquelle nous pensons le moins ! Et c’est d’être vivant ! C’est un miracle ! Il y a des millions de probabilités contre ce fait miraculeux qu’être vivant pour un humain. Comment ne pas aimer ça ? Comment ne pas y faire attention ? Comment ne pas lutter pour donner du sens à ce miracle ?

Bon… Salut, je suis José Mujica, paysan dans la première étape de vie. Et après je me suis dédié à lutter pour changer et améliorer la vie de ma société. En ce moment, je suis dans une étape de président et demain, comme n’importe qui, je serai un tas de vers qui s’en va.

Retranscription partielle de l’entretien réalisé par Yann Arthus-Bertrand.

Découvrez les premiers éléments de son prochain film : HUMAN.

Merci à Florent Gilard , Julian Bondroit, Emmanuel Cappelin et Valentin Wattelet.

32 commentaires

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    • Anna

    Excellente!

    • Dam

    Un paradoxe que je n’arrive pas à comprendre. D’un côté, voilà un homme qui refuse de jouer le jeu bling bling d’une présidence d’opérette et dit « aimer la vie ». Et d’autre part il accepte et légalise une loi sur l’avortement. On ne peut dire aimer la vie et la tuer par ailleurs. Ce cher monsieur n’est pas le seul dans son cas. Si on est « écologique » dans le bon sens du mot, il faut alors avoir le courage d’aller jusqu’au bout de son raisonnement. Sauver les ours blancs ou les éléphants d’une disparition irrémédiable et, dans le même temps, applaudir une loi en faveur de l’avortement, l’euthanasie et autres déviances nuisibles à l’humanité portant atteinte à la vie, me semble particulièrement étrange. Car ce qui est en danger aujourd’hui c’est bien l’homme.

      • James

      Bonjour

      Monsieur José Mujica parle principalement de liberté et la liberté du choix d’avoir un enfant est pour moi tout à fait normal quand on veut un monde plus social et qui se préoccupe du bonheur. (le bonheur de soi, de sa famille, et pas vouloir dicter le bonheur des autres comme vous semblez juger ces choix (avortement, euthanasies,…)(qui sont pour que les personnes qui les choisissent se sentent mieux en définitive(mêmes si vous l’oubliez c’est très difficiles pour eux aussi de faire ces choix). Ainsi vous jugez les « déviances » et moi j’admire cela en temps que liberté.
      Et non l’homme n’est pas en danger sauf de lui-même dans un monde surpeuplé…

      • Guillaume

      Ça n’a rien d’incompréhensible, être contre l’avortement ça c’est incompréhensible! Et c’est ne pas réfléchir tout simplement…

      • drwd

      Il te semble vraiment incompatible de sauver les animaux de la disparition et d’empêcher des humains de naître dans la misère et dans la haine ?
      Le respect de la vie est il seulement le pas empêcher de mourir ?
      Cela ne peut-il pas être ne pas engendrer la souffrance et la haine ?

      • laurent

      Faire l’amalgame écologie / anti-avortement est…un drôle de raccourci !

      • nathy

      Etre un bon écologiste consiste à faire avant tout preuve de bon sens. L’espèce humaine est une espèce invasive qui se développe au détriment de son hôte. Il est facile d’en avoir la preuve tous les jours.
      La quête initiale des humains de vivre et de procréer coûte que coûte correspondait à une époque où la mortalité naturelle était forte et l’espérance de vie courte. L’instinct de survie primait. Avec l’évolution des modes de vie et l’amélioration de la santé, le peuple humain a évolué et ses attentes aussi. A l’heure où chacun revendique sa part de liberté, il nous faut inventer un nouveau monde dans lequel chacun trouve sa place et sa dignité, sans que cela aille à l’encontre des autres vivants de la planète.
      Si parmi les représentants de l’espèce humaine, certains souhaitent ne pas avoir d’enfant, ou avorter d’un foetus malade, ou encore abréger leur propre souffrance quand il n’y a plus d’espoir de guérison, alors ce président fait preuve d’une réelle humanité.
      Imposer un enfant à quelqu’un qui n’en veut pas, c’est imposer la dictature. Imposer la souffrance à quelqu’un qui implore une mort rapide, n’est autre qu’une manifestation de sadisme.

      • Hélène

      La loi sur l´avortement n´a rien à voir avec l´idée de tuer les gens. C´est justement le contraire , parce que l´avortement existe et a existé toujours à l´Uruguay et partout, mais les conditions de l´avortement sans cette loi sont sûrement la pire option pour que les femmes meurrent sans assitance.
      Rien oblige à l´avortement, mais si vous avez décidé à le faire, c´est mieux si vous le faites en bonnes conditions sanitaires. Et justement cette loi a été pensé pour que les femmes pensent avant de le faire. Il y a un groupe de docteurs qui feront le posible pour la faire changer d´avis. Mais , en cas de persister à l´idée de l´avortement, les médecins seront là pour surveiller la réussite.

      • juju

      ben noooooonnn la legalisation de lavortement cets permettre aux femmes detre libre dans leur sexualitee davoir u nrapport avce le sexe different, un embryon qui nest pas accepeter par sa mere car elle nest pas prete nest pas une forme de crime ! l est possible aujourdhui de faire des choix ces choix sont necessaire pour transformer une vie. avortez cest laisser une femme libre de ces choix. pourquoi voudrais tu len empecher?

      • Doh

      Autoriser l’avortement c’est purement un acte d’amour et de respect.
      Une femme à le droit de disposer de son corps comme elle l’entend.
      Ne pas accepter ce principe relève d’un point de vue rétrograde, sectaire et obscurantiste.
      Les personnes, les états, les régimes, tous opposés à ce principe sont étonnamment les mêmes qui prônent la peine capitale ou la redemandent quand elle a été humainement abolie.
      Dans ce cas, effectivement on peut parler de paradoxe.

      Personnellement, je vous qualifierais bien d’être sous influence et simple d’esprit mais méritez-vous un tant soit peu mon mépris. Je n’en suis même pas certain.
      phd’

  • […] José Mujica, président de l'Uruguay habite dans la petite ferme avec sa femme et donne 90 % de son salaire à des associations caritatives…  […]

    • CAR ELIANE

    FORMIDABLE !!

  • meme dans l’histoire de l’humanité sa n’exite pas

  • c’est plus qu’une leçon de vie, ces paroles et ces pensées dites comme une évidence nus vont droit ou il faut, ou ça dérange, ou ça fait mal
    mercci monsieur le Président

    • sylvie burdin

    magnifique leçon de vie ,ça tape juste ou ça fait réfléchir merci Monsieur le président, vous êtes un grand

      • Christine Catteau

      merci de nous avoir fait partager ce moment

  • Paroles d/un sage etre humain devenu President de son Pays ,et qui a appris avec le Temps que rien ,mais rien n/est A VIE-!!!!!

    • Veron

    Un homme qui a compris l’extraordinaire chance que nous avons d’être en vie, et qui transmet le message….. Un homme qui a su affronter et accepter « l’autre », celui qui est « en nous », et qui transmet le message….. Un homme qui a un regard plein de mansuétude sur l’Humanité, ses errances et ses capacités à rebondir….. Chapeau bas, Monsieur, vous êtes digne de la mission que vous ont confié vos semblables……

    • veron

    Un homme qui a compris l’extraordinaire chance que nous avons d’être en vie, et qui transmet le message….. Un homme qui a su affronter et accepter « l’autre », celui qui est « en nous », et qui transmet le message….. Un homme qui a un regard plein de mansuétude sur l’Humanité, ses errances et ses capacités à rebondir….. Chapeau bas, Monsieur, vous êtres digne de la mission que vous ont confié vos semblables……

    • CAR ELIANE

    En un mot : EXACTEMENT comme NORMAL PREMIER notre président !

    • vomissaire

    Bravo président paysan, quelle leçon de vie, n’en déplaise aux détracteurs. Avoir un enfant ou pas c’est un choix, et bien souvent, heureusement qu’il y a l’avortement car des couples d’enfants seraient bien mal lotis avec un de plus à la maison. Il y a des pauvres, très pauvres qui n’ont pas assez pour vivre et un de plus serait, pour eux, se vouer à la famine.

    • Franco

    Le culte à la personnalité est une pratique très courant depuis de lustres, de Mao à maintenant, on cherche des icônes. Une chose es le rôle que Mujica essaye de vendre et cela fonctionne entre les moyens de communication des grands pays d’occident et une toute autre est la véritable politique néo libéral qu’applique le personnage , il est un fidèle instrument du capitalisme sauvage et a fait une politique anti écologie depuis le début des fonctions ,d’abord, comme ministre de l’agriculture et maintenant comme président de l’Uruguay , Demander aux organisation écologistes uruguayennes , sur la vente et concentration de terres
    , les OGN,,les insecticides, pesticides, la politiques des eaux, les industrie polluantes, la politique vis a vis des minéraux ,les « pasteras »,la forestation de pins et eucalyptus.,etc.Mujica a un passé tout à fait différent à la histoire qu’il raconte et il s’agit d’une grande imposture.Il est loin d’être un philosophe écologiste,malgré qu’ à 78 ans il aime jouer le vieux sage, instrumentalise par l’image du président « pauvre », il est très loin d’être un Gandhi moderne!Le paradoxe sont les discours qu’on l’écris pour ces interventions à l’étranger,sa vie « modeste » ,et, la réalité de tous le jours en Uruguay .
    Je me permet à nouveau ,de vous de demander l’avis des organisations écologistes uruguayennes qui militent depuis des années sur place sur la réelle politique sur l’environnement du gouvernement d’Uruguay,donc, de Mujica.

    • FILLE DU FLEUVE

    Ce monsieur n’est qu’EXCELLENCE !!

  • […] Lire la suite de l’article sur  GoodPlanet Info […]

  • M.le president, c vrai que vous avez dit que tout le monde dira « il a raison », effectivement c’est cela. notre société cours un risque sans pour autant qu’on ne s’en rende compte, ou peut etre c’est fait exprès. la meilleure des choses que nous avons, c’est vraiment la vie!

    • MarieGuima

    Il y a un noveau livre sur Mujica et son groupe, les Tupamaros. Voici: http://www.amazon.fr/The-Robin-Hood-Guerrillas-Tupamaros/dp/1497308720

  • […] Jose Mujica : un président vraiment différent […]

    • Afonso Carlos

    Avant le politicien faisait de la politique par vocation, aujourd’hui le politicien fait de la politique pour le business. Entre les deux époques il existe aujourd’hui un homme comme celui-ci qui non seul d’avoir une vocation il a de l’humanisme et du carisme c’est l’exemplarité même de l’homme digne de ce nom. Nous ne vivrions pas dans un monde aussi perdu et aveugler par une certaine forme de crétinerie qui mène ce monde vers l’anéantissement de l’espèce humaine à petit feu si tous nos dirigeants avait ce même état d’esprit et intelligence aussi noble soit t’elle.

    • jean louis Ekeli

    Si l’on veut bien respecter la nature, il sera impérieux de respecter ses principes. que deviendrait le monde si tout être humain arrêtait la procréation? et si tout espèce végétal et autre emboiteraient les pas? penser aux autres, c’est un esprit humaniste,bravo Mr le président mais le bonheur de vivre se traduit que quand on est entouré des autres et qu’on partage ce qu’on a. Si tout ce que nous faisons concourent aux respects des valeurs humaines, cela vaut mieux.

    • Franco

    Tout ce qui concerne Mujica que véhiculent les mass média occidentaux ne correspond pas à la vérité.Regardez la véritable histoire de ce personnage loin des mensonge et sa politique hyper libéral et anti écologiste.

  • Un homme. Qui est réaliste Et complètement. Dàns la réalité de la vie a l a fois dàns la douleur de son passé !!!!! Les crimes des hommes Témoins. D horreurs !!! Il aime. La nature les animaux et a horeur de perdre les minutes qui passent sans avoir accompli Une action qui sera utile pour autrui il fait se qui semble être juste !!! Mais il est en avancé sur le temp un meduim un futuriste Un homme qui possède un vrai don pour tout !!!! Mr. Jose mujica president d Uruguay est un homme exeptionel Humble sans artifice. Que Dieu continu. A le guider le protéger J’aimerais. Etre son amie !!!!!! Delphine voyante orleans 45560 loiret. En France tele. 06-21-85-55-37- au cas ou j aurais l honneur de faire sa connaissance restez comme vous ete. Monsieur Delphine