Nancy (AFP) – La préfète de la Meuse a délivré une autorisation de « tirs de défense » contre le loup à trois éleveurs de ce département, après une énième attaque du prédateur dans la nuit de samedi à dimanche qui a causé la mort de quatre brebis et blessé deux autres, a-t-on appris lundi de la préfecture.
« Les difficultés exprimées et les inquiétudes légitimes des éleveurs ont conduit à la délivrance de trois autorisations individuelles de tir de défense », ont indiqué les services de l’Etat, alors que la préfète a rencontré plusieurs éleveurs dont les troupeaux ont été victimes d’attaque.
La présence du loup avait été signalée formellement pour la première fois dans le département le 17 avril dernier, mais des attaques ont eu lieu depuis octobre 2013. Deux foyers ont depuis été identifiés.
Une vingtaine d’attaques tuant 37 ovins ont été recensés, selon la préfecture.
Le tir de défense, prévu par le « plan loup », est une dérogation exceptionnelle accordée par le préfet à l’interdiction générale de destruction du loup dans le cadre de la protection de l’espèce.
Son objectif est d’empêcher l’attaque immédiate du troupeau par le loup. Limité aux pâturages mis en valeur par l’éleveur, il est réalisé à proximité du troupeau concerné et peut être mortel.
A l’occasion de l’examen en première lecture d’un projet de loi sur l’avenir de l’agriculture en avril, le Sénat a autorisé les éleveurs à abattre des loups dans des conditions encadrées, malgré l’opposition des écologistes.
Une disposition législative toutefois contraire à la convention de Berne, signée par la France et qui classe le Canis Lupus parmi les « espèces strictement protégées ».
© AFP
3 commentaires
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besse
Je trouve fort dommage que les préfets prennent des décisions uniquement pour répondre à une réclamation immédiate. N
Olivier
Lamentable. A chaque attaque une autorisation quasiment. Quand le gouvernement va t-il déclasser le loup des espèces protégées ? Au moins là ils seront honnêtes vis-à-vis de leurs méthodes !
Isabelle
Je n’ai toujours pas le fin mot de l’histoire : comment se fait-il que la cohabitation avec le loup se passe bien en Italie, mais pas en France ?!!
Comme exemple pitoyable de l’attitude française face au loup, prenez le Parc National des Cévennes. Après s’être construit une certaine notoriété avec les loups du Gévaudan, le Parc décide ensuite, une fois classé à l’UNESCO, de « prendre le parti des éleveurs » (SIC) et donne maintenant l’autorisation de flinguer à tout va les loups lorsqu’ils se manifestent hors d’un périmètre bien défini.
Explication officielle : l’aspect des territoires du Parc ne permet pas d’organiser la protection du loup tout en permettant l’activité d’élevage !!
L’attitude du Parc est d’un opportunisme choquant et résume bien une certaine mentalité française.