Mobilisation à Notre-Dame-des-Landes pour empêcher une expulsion

Vigneux-de-Bretagne (France) (AFP) – Plus d’une centaine d’opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, se sont mobilisés tôt mercredi matin sur le site du projet pour empêcher l’expulsion d’une maison squattée qu’ils redoutaient et qui n’a pas eu lieu, a constaté l’AFP.

Le tribunal de Nantes a autorisé mardi l’Etat et AGO (Vinci) concessionnaire du futur aéroport à procéder à l’expulsion de la maison visée, Saint-Jean-du-Tertre, squattée depuis le 14 avril.

Mercredi midi, la préfecture de Loire-Atlantique a assuré, dans un entretien à l’AFP, qu’il n’y avait pas d’intervention prévue « à ce stade ».

« A ce stade, dans les conditions telles qu’elles sont présentes aujourd’hui, nous ne souhaitons pas une intervention. Il n’y a pas d’intervention à ce stade », a déclaré à l’AFP un responsable de la préfecture.

« Sur les routes, on a quelques barrages. On va essayer de discuter, on va s’attacher à ce qu’il n’y ait pas un usage démesuré de la force », a-t-il ajouté, avant de préciser que « le juge (du tribunal correctionnel de Nantes, ndlr) a constaté une occupation illégale ».

Par ailleurs, ce responsable a précisé que le début des travaux de l’aéroport n’était toujours pas d’actualité. « On se situe toujours dans le cadre annoncé (par l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, puis l’actuelle ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, ndlr) du traitement des contentieux avant le début des travaux. Pas de début des travaux avant le traitement des contentieux ».

Par crainte d’une intervention des forces de l’ordre, cinq barrages faits de blocs de chantiers ou d’engins agricoles ont été dressés par les opposants, dans la nuit de mardi à mercredi, sur toutes les routes et chemins d’accès menant à la bâtisse.

A partir de 05H00 du matin, plus d’une centaine de personnes, opposants de tous âges, se sont engagées à pied en file indienne sur un petit chemin boueux, dernier accès à la ferme, éclairés dans la nuit par des lampes frontales.

« Ça fait plaisir de voir qu’on est venus aussi nombreux », s’est réjouie Geneviève Coiffard, d’Attac.

« Il y a une grosse mobilisation, il faut que ça se maintienne », a souligné le porte-parole de l’Acipa (association d’opposants), Dominique Fresneau, dans la cour de la ferme de Saint-Jean-du-Tertre où a eu lieu un point presse vers 08H00, une fois la crainte d’une intervention écartée.

Dans la cour, plus d’une centaine de personnes, sexagénaires de l’Acipa, agriculteurs opposants à l’aéroport du « Copain » et « zadistes » (jeunes opposants à l’aéroport anti-capitalistes habitant sur la zone d’aménagement différée dans des fermes squattées ou des cabanes) ont affirmé leur volonté de maintenir la vigilance plusieurs jours.

Prévu pour être achevé en 2017, le projet de transfert d’aéroport n’a pas avancé depuis l’automne 2012, date des dernières grandes interventions des forces de l’ordre sur place.

© AFP

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    • ThP

    En illustration, une photo d’avril 2014 avec un peu de vert ferait du bien à tout le monde !