Paris (AFP) – L’arrivée de Ségolène Royal mercredi au ministère de l’Ecologie et de l’Energie rassure les défenseurs de l’environnement, qui saluent son expérience et son influence, même si des doutes subsistent sur la réelle volonté écologique du gouvernement Valls où le pro-gaz de schiste Arnaud Montebourg est promu.
« C’est une bonne nouvelle pour l’écologie, car elle est imprégnée des questions environnementales depuis plus de 20 ans », a estimé auprès de l’AFP Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
« Et on a rehaussé son ministère au numéro 3 du gouvernement, c’est un signe fort, et elle a une expérience de terrain incontestable en Poitou Charentes », a-t-il ajouté.
Ségolène Royal, qui fut déjà ministre de l’Ecologie il y a 22 ans, a été « la mieux notée » des candidats par l’association Greenpeace lors de la primaire socialiste pour la présidentielle, en 2011. Elle « a par le passé adopté et défendu des positions plutôt claires et ambitieuses sur les questions environnementales et énergétiques », estime l’ONG.
France Nature Environnement (FNE) se félicite du rang protocolaire accordé à la nouvelle ministre, derrière le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. L’Ecologie n’avait plus été aussi bien placée depuis Jean-Louis Borloo (N°2 de 2007 à 2010).
« Plutôt qu’un ministre écologiste, on a toujours dit qu’on préférait une personnalité socialiste d’influence à même de gagner ses arbitrages » face aux autres ministères, a indiqué à l’AFP Benoît Hartmann, porte-parole de FNE.
Le Fonds mondial pour la planète (WWF) salue aussi « une ministre d’expérience, gage de sérieux et de poids politique ».
« Ce sont des signes encourageants avant l’ouverture du débat législatif sur la loi de transition énergétique (qui doit être présentée fin juin en conseil des ministres) » et la conférence mondiale sur le climat qu’accueillera la France en 2015, ajoute le WWF.
Les associations sont en revanche plus réservées sur la fibre écologique du nouveau Premier ministre.
Si Manuel Valls est sur la ligne de François Hollande sur la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité, « ses déclaration en faveur des OGM (il est favorable à l’expérimentation en plein champ) sont inquiétantes », souligne Greenpeace.
FNE estime aussi ce nouveau gouvernement « fragile » sur la question du gaz de schiste, notamment en raison de la promotion au ministère de l’Economie, d’Arnaud Montebourg, fervent avocat des hydrocarbures non conventionnels.
Avec Ségolène Royal à l’Ecologie, « ça risque de devenir la cage aux fauves, et il faudra bien un dompteur », tranche Allain Bougrain-Dubourg.
© AFP
5 commentaires
Ecrire un commentaire
L’expérience et l’influence ...
[…] L'arrivée de Ségolène Royal mercredi au ministère de l'Ecologie et de l'Energie rassure les défenseurs de l'environnement, qui saluent son expérience et son influence, même si des doutes subsistent sur la réelle volonté écologique du gouvernement… […]
Isabelle
Combien de temps Ségolène Royal restera-t-elle en poste, après le passage à l’environnement de TROIS ministres en DEUX ans ?
C’est le ministère de l’environnement qui cristallise le plus les tensions, et ce, d’une manière particulièrement inquiétante et anormale.
Un cadeau empoisonné.
A un moment donné, elle se retrouvera face à un choix : garder le pouvoir, trahir les positions écologistes et abîmer un peu plus son image, soit démissionner.
Trouvera-t-elle une troisième voie ?
Olivier
Moi je n’y vois qu’une personnalité à la tête de l’affiche qui ne va rien faire, comme tout les autres.
Alexandre
En 1992, Mme ROYAL avait mis en avant la loi sur les déchets et leur revalorisation … C’est pour cela que les cimenteries avaient été payées pour incinérer ces D.I.D rebaptisés combustibles secondaires, sauf que, il aurait fallut s’assurer que les normes concernant les rejets en sortie de cheminées soient revalorisées également , ce qui n’est absolument pas le cas, normes datant de 2002 jusqu’en 2012 ! et à partir de 2013, normes datant de 2007… on leur en laisse du temps aux industriels pour améliorer ! sans oublier, que cela devait permettre des économies d’énergies fossiles, ce qui n’est pas le cas puisque ces fameux déchets circulent sur touts les départements et même proviennent de l’Allemagne pour être incinérés, toujours du pipeau, cherchez les économies ! sans oublier que le traitement des déchets industriels dangereux est devenu un marché très rentable et juteux qui attire certains industriels peu scrupuleux, se rappeler Aprochim/Chimirec qui a fait appel de sa condamnation le 18 décembre 2013 pour de graves irrégularités, faux et usage de faux durant plus de 6 ans dans 3 sites ….
Alors, j’ai des doutes sur sa réelle capacité
Isabelle
Intéressant votre commentaire, Alexandre. De toute façon, c’est ce que le gouvernement va lui demander : bien présenter les choses de façon à rassurer la population et jouer le jeu des lobbies en sous-main.
Rappelons-nous que la chef de cabinet de F.Hollande est liée au lobbies pro-gaz de schiste et que le nouveau premier ministre ne fait pas mystère de ses positions pro-OGM, qu’il partage avec les représentants du ministère de l’agriculture.
Sans compter ses nombreux députés socialistes inscrits sur la liste officielle des Amis du Qatar, ce pays actionnaire n°2 chez Total…