Bucarest (AFP) – Cinquante militants de l’organisation écologiste Greenpeace ont creusé lundi des trous sur la pelouse du Parlement roumain pour protester contre un projet de loi favorisant les compagnies minières, avant d’être interpellés par des gendarmes.
Armés de pioche, les militants, originaires de plusieurs pays dont le Canada, les Etats-Unis, l’Autriche et la Roumanie, ont trompé la vigilance des forces de l’ordre pour creuser face au gigantesque palais construit par le dictateur Nicolae Ceausescu (1918-1989) et qui abrite aujourd’hui le Sénat et la Chambre des députés, a constaté un photographe de l’AFP.
« Le gouvernement tente de faire adopter une nouvelle loi sur les mines qui permettrait à n’importe quelle compagnie d’exploiter les ressources du sous-sol n’importe où, sans tenir compte des effets sur l’environnement et le patrimoine, du moment que son plan est étiqueté d’intérêt national exceptionnel », a dénoncé la porte-parole de Greenpeace Roumanie, Irina Brandabur.
D’où l’action symbolique « d’entamer l’exploitation d’or devant le Parlement », a-t-elle ajouté.
Pendant ce temps, une commission de la Chambre des députés a commencé à examiner une modification de la loi sur les mines qui faciliterait les expropriations et les procédures en faveur des exploitations minières.
« Ce projet reprend la plupart des dispositions de la loi spéciale proposée par le gouvernement pour ouvrir la voie à l’exploitation d’or par une compagnie canadienne dans le village de Rosia Montana », ont déclaré les opposants à cette mine dans un communiqué.
Le gouvernement de centre gauche avait adopté en août un projet de loi ouvrant la voie à la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Europe à Rosia Montana, suscitant des protestations d’une ampleur sans précédent dans toute la Roumanie durant plus de deux mois.
La mine d’or voulue par la société canadienne Gabriel Resources nécessiterait l’utilisation de 12.000 tonnes de cyanure par an et détruirait partiellement des vestiges romains.
Le Sénat avait finalement rejeté ce projet, mais Greenpeace et les associations de défense de l’environnement estiment que la majorité tente de faire passer les dispositions contestées dans d’autres textes de loi.
© AFP
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