Bucarest (AFP) – Le géant américain de l’énergie Chevron a annoncé dimanche qu’il avait repris ses activités en vue de forer un puits d’exploration pour les gaz de schiste en Roumanie, au lendemain d’importantes protestations contre son projet.
« Chevron a repris ses activités à Pungesti », un village du nord-est de la Roumanie, a indiqué la compagnie dans un mail à l’AFP.
Afin de prévenir de nouvelles manifestations anti gaz de schiste, les autorités roumaines ont déclaré le village de Pungesti et ses alentours « zone de sécurité spéciale » et y ont déployé d’importantes forces de l’ordre, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la gendarmerie, Marius Taranu.
Des équipes de gendarmes et de policiers ont installé des barrages aux entrées du village et contrôlent les véhicules qui arrivent sur ces routes, a constaté un correspondant de l’AFP.
Plusieurs journalistes ont été empêchés d’accéder à Pungesti par les forces de l’ordre. « C’est pour leur sécurité », s’est justifié M. Taranu à l’AFP, même si aucune manifestation ni incident n’étaient signalés à ce moment là dans la zone.
L’accès à un champ privé sur lequel s’était installé, avec l’accord du propriétaire, un camp de résistance à Chevron a par ailleurs été interdit et le camp évacué.
Des villageois ont dénoncé à l’agence de presse Agerpres « la présence de gendarmes devant chaque maison ».
Des centaines de Roumains ont manifesté samedi à Pungesti pour tenter d’empêcher Chevron de construire son premier puits d’exploration en Roumanie.
Les manifestants ont démonté la clôture qui entourait le site de Chevron et y ont pénétré brièvement en scandant « Chevron, retourne à la maison ».
Une vingtaine de personnes ont été emmenés à la police et une dizaine ont réçu des amendes.
Chevron avait suspendu samedi ses activités pour la deuxième fois depuis octobre.
Chevron fait face depuis plusieurs mois à une forte opposition de la population dans cette région rurale et pauvre du nord-est de la Roumanie où la compagnie a obtenu trois permis d’exploration.
De nombreux habitants craignent les conséquences sur l’environnement de la méthode très controversée d’extraction du gaz de schiste, la fracturation hydraulique.
Autorisée aux Etats-Unis, cette méthode a été interdite en France et en Bulgarie en raison de ses effets nocifs pour l’environnement.
En avril, une étude de l’université américaine Duke a révélé une contamination des puits d’eau potable à proximité de sites de forage de gaz de schiste aux Etats-Unis.
Des milliers de personnes ont également défilé à Bucarest ces derniers mois pour protester contre l’exploration et l’extraction des gaz de schiste.
© AFP
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