Paris (AFP) – La Terre se réchauffe et pourtant nous continuons à brûler toujours plus de charbon et de pétrole : psychologues, sociologues et experts de l’opinion tentent aujourd’hui de comprendre pourquoi nos sociétés semblent rester sourdes aux alertes toujours plus précises des climatologues.
Une mécanique terrestre complexe, une crise économique chassant les considérations écologiques mais aussi des ressorts intimes favorisant parfois le déni : des experts réunis mardi à Paris par l’association « Météo et climat » ont dressé le portrait de citoyens tiraillés, souvent conscients de l’enjeu du réchauffement climatique mais impuissants.
Le réchauffement, « ce n’est pas le premier problème des gens », rappelle ainsi Daniel Boy, directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences-Po, qui réalise chaque année pour l’Ademe un baromètre sur les Français et l’effet de serre. L’enquête 2013 place plus que jamais l’emploi et le pouvoir d’achat loin devant les questions d’environnement, selon des résultats présentés mardi.
Parmi les sujets environnementaux, le changement climatique, qui était largement en tête entre 2007 et 2009, a brutalement « décroché » depuis 2010, situé désormais sur le même plan que les autres inquiétudes majeures sur la qualité de l’eau et de l’air. Une conséquence durable de l’échec du sommet de Copenhague fin 2009 et de la crise économique depuis 2008, analyse le spécialiste de l’opinion.
En 2010, les négociations internationales impliquant plus de 190 pays sous l’égide de l’ONU ont adopté l’objectif de contenir le réchauffement à 2°C, sachant que la planète s’est déjà réchauffée de 0,8°C environ depuis l’époque pré-industrielle. Mais les engagements concrets des pays placent notre planète sur une trajectoire plus proche de 4°C, selon des études récentes.
Le décalage entre les alertes toujours étayées des climatologues, réitérées fin septembre par les experts du Giec, et leur perception dans nos sociétés intéressent de plus en plus les experts du comportement, souligne Annamaria Lammel, maître de conférences en psychologie à l’Université Paris 8.
La difficulté de modifier nos comportements s’expliquerait notamment par les distances spatiales mais aussi temporelles entre ceux qui subissent le plus le changement climatique et ceux qui en sont la cause, selon cette chercheuse. Les humains ne seraient pas « équipés » pour réagir au mieux à un phénomène aussi global et dont les conséquences se mesurent à une échelle allant au-delà d’une vie.
Surtout, selon les chercheurs, nous aurions tendance à minimiser une menace qui entre en contradiction avec d’autres intérêts comme notre mode de vie.
Sociologue ayant interrogé des collégiens du Nord et du Bas-Rhin, Sandrine Bernier a constaté que ces jeunes avaient des connaissances sur l’effet de serre et le réchauffement, mais aussi un « sentiment d’impuissance » sur l’attitude à adopter.
« Ils voient bien qu’on attend beaucoup d’eux, mais ils se sentent démunis », estime-t-elle.
« Quelque part, on leur demande de faire un effort, or ils ont parfaitement intégré le niveau de confort actuel de leurs parents, et n’ont pas envie de se priver. Certains disent : +oui, c’est important+. Mais en même temps, même quand ils sont urbains, ils estiment que rouler en voiture, c’est obligé… », ajoute-t-elle.
Chez les agriculteurs, un programme mené dans le Grand Ouest a montré que le changement climatique est « perçu » de façon plus concrète à travers des éléments comme des modifications dans les précipitations et des récoltes plus précoces, explique Philippe Merot, directeur de recherche Inra, à Rennes. Avec la mise en place de mesures « tactiques » pour y faire face à ces changements.
La climatologue Valérie Masson-Delmotte, rappelant la difficulté de rendre accessibles des informations souvent complexes sur le climat, voit dans ces travaux un encouragement à « réfléchir à la transmission des informations et aux attentes des différents acteurs ».
Son collègue Jean Jouzel, membre du bureau du Giec, insiste sur la nécessité de « remettre le problème du changement climatique au coeur des préoccupations ». « La France va accueillir la grande conférence sur le climat en 2015. Cela ne peut pas se faire dans un silence assourdissant. »
© AFP
13 commentaires
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Denis Garnier
La cause fondamentale du changement climatique, mais aussi de tous les maux écologiques initiés par l’Homme est notre effectif pléthorique. Nous sommes SEPT fois plus nombreux qu’avant le début de l’ère industrielle. Or, si nous étions restés aux alentours du milliard, il y a fort à parier qu’il n’y aurait aucun problème environnemental.
Fort de cette constatation, la chose la plus urgent à faire serait donc de stabiliser au plus vite notre nombre, et c’est possible : nous pourrions n’être « que » 6,8 milliards en 2100 (projection basse de l’ONU) au lieu des 10,9 milliards prévus (projection moyenne). Moins 4,1 milliards de consommateurs-pollueurs : excusez du peu !…
Tant que l’on ne dira pas cette vérité là aux citoyens du monde, et qu’on ne leur proposera que de diminuer drastiquement leur mode de vie pour les moins mal lotis, voire qu’on demandera aux autres de ne pas augmenter le leur, eh bien il ne faudra pas s’étonner du relatif désintérêt de tous pour ces questions.
kill them all
ou alors.. on fait en sorte que sur les 7 milliards de maintenant, on en supprime – rapidement – 6 milliards + ou – ….
si on ne le fait pas nous , quelqu’un s’en chargera.
BERNARD
Alors là je suis tout à fait de votre avis ,cependant vous remarquerez que personne n’en parle !!!!
Moins de consommateurs = moins de bénèf ,c’est à mon avis l’explication
loots
il faut déposer un moratoire sur l’arctique
CRISE CLIMATIQUE ET ENVIRONNEMENTALE | Pearltrees
[…] Pourquoi sommes-nous sourds aux alertes des climatologues ? | Magazine GoodPlanet InfoMagazine GoodP… […]
therese Delfel
Nous risquons fort de n’être « plus que » 6 ou 7 milliards de terriens d’ici sous peu, au rythme où les catastrophes climatiques et la destruction des milieux naturels avancent amais non, rien n’en sera résolu. Non seulement, la dynamique n’aura-t-elle pas été inversée mais il y a fort à parier que les plus gros pollueurs auront réussi à tirer leur épingle du jeu, en attendant de relancer excusez ‘habi
therese Delfel
une fausse manip’ m’a fait envoyer le commentaire avant qu’il ne soit entièrement rédigé. Toutes mes excuses. Je disais que les 10 milliards d’humains prévus pour 2100 sont un mythe au rythme où avancent les catastrophes, maladies et destructions, inter-reliées d’ailleurs. Tant que nous ne changerons pas NOTRE attitude, individuelle et collective, la dynamique de destruction se poursuivra. Est-il besoin de dire que pour doubler notre fameux pouvoir d’achat, il suffit de diviser par deux les quantités de babioles, camelotes, drogues y compris électroniques, et autres inutilités que nous achetons frénétiquement et que ce faisant, nous multiplions par deux, tout naturellement et sans autre effort, notre protection de l’essentiel ? Est-il besoin de dire que mathématiquement, qui consomme pour 4000 euros mensuels, consomme 10 fois plus que qui consomme pour 400 euros (RSA en France) ? Et que dire de ceux qui vivent avec 400.000 euros mensuels voire 10 fois plus, en se plaignant amèrement des impôts à payer ? Devenons d’abord HUMAINS, solidaires, respectueux les uns des autres et de ce qui nous permet la vie = les écosystèmes qui font l’air respirable, l’eau potable, les sols arables et le climat stable. C’est sans doute la raison ultime de notre passage sur terre, en tant qu’individus et en tant qu’espèce.
catala
Bonjour,
Le fait de mettre dans le débat ( la polémique?) climatocroyant/ climatosceptique du changement climatique ,comme cause principale les émissions des hydrocarbures et autre gazs rejetés par l’activité humaine, a pour conséquence que beaucoup de climatosceptiques et de citoyens rejettent l’ensemble des mesures environnementales en bloc et continuent à gaspiller de plus belle!
Sans rentrer dans le débat scientifique sur le réchauffement climatique ( laissons les scientifiques chercher et en débattre), je pense qu’il faut positionner le »challenge » ciyoyen sur un autre plan;
Car outre fait que la population modiale s’accroit de manière exponetielle ( voir réflexion de Denis Garnier ci- avant,)il faut impérativement préserver les ressouces naturelles pour les générations futures. Les effets nocifs des hydrocarbures et autres polluants pour la santé de toute la biodiversité dont celle de l’humain eux ,sont démontrés.Le gaspillage actuel de toutes les ressources doit donc être maitrisé et nos modes de vie adaptées progressivement à une consomation propre et recylée intelligemment.( source d’emplois)
En communicant beucoup plus sur ces éléments et en responsabilisant les citoyens( aussi par l’éducation), il ya une petite chance d’induire des compotements responsables de ceux-ci, qui induiront des changements politique à long terme. Car le principal des maux de notre planète est la vue à court teme de la plupart des décideurs absorbés par le profit ou la notoriété politique à court terme. Le manque de courage et de prise de responsabilité ici est flagrant.
Pourquoi sommes-nous sourds aux alertes des cli...
[…] La Terre se réchauffe et pourtant nous continuons à brûler toujours plus de charbon et de pétrole : psychologues, sociologues et experts de l'opinion tentent aujourd'hui de comprendre pourquoi nos sociétés semblent rester sourdes aux alertes… […]
ASSOCIATION ECOLOMIA
Bonjour les Terriens,
Moins de 2 ans pour agir pour le climat…qui cache la forêt des désordres créés par les activités humaines qui se sont démultipliées et intensifiées dans un minimum de temps et un maximum d’espace… Il est temps pour l’espèce humaine de réduire sont empreinte écologique et biologique.
Si les gouvernements du monde entier ne veulent pas s’en charger, déchargeons les en portant plainte contre eux pour non assistance à personnes humaines et non humaines en souffrance et en danger de mort.
A très vite avec l’Association ECOLOMIA !
Frédéric ROMET
Président
dusautoi maxime
nous n’avons plus que le choix de porter plainte
Jannick
MERCI à Denis Garnier d’aborder, ENFIN, la très grosse problématique du surpeuplement d’humains sur notre planète !
Il nous faut savoir que, au net des décès, nous comptons pas moins de 250.000 nouveaux individus
CHAQUE JOUR (excusez du peu ! ) sur Terre …
250.000 nouvelles naissances et bouches à nourrir, à devoir éduquer (quand éducation il y a …)
loger, soigner … PAR JOUR !
Donc toujours plus – encore et encore plus – de besoins en nourriture (si encore on arrêtait de nous nourrir de la chair d’autres animaux…), de besoins en écoles-collèges-universités, besoins en logements et en infrastructures de soins, en infrastructures de routes-autoroutes-aéroports-et de routes maritimes !
Quand donc les humains se résoudront-ils à freiner leur envies sexuelles délirantes sans aucun moyens de contraception ?
Quand les humains mâles de part le monde prendront-ils conscience que ce n’est pas dieu qui fait les enfants, mais bel et bien leur éjaculation journalière introduites dans l’intimité de toutes ces femmes qu’ils ont « prises » plus ou moins de force ?
Il est grand temps que tout un chacun, dans tous les pays, « développés » ou moins développés, se
conscientise enfin, et que nous nous rendions compte que nous sommes par nos pulsions sexuelles non contrôlées les seuls et uniques responsables d’une surpopulation frénétique !
Il est grand temps que chacun d’entre nous – oui VOUS, vous qui lisez ces lignes – se sache
entièrement et pleinement responsable du désastre écologique que notre surpopulation gigantissime fait subir à notre petite planète non-extensible !
CONSCIENTISEZ-VOUS ! !
Prenons la pleine mesure de notre inconscience à procréer sans réflexion préalable !
Il peut être reçu comme légitime pour un couple de souhaiter fonder une famille. Mais fonder une famille ne veut pas du tout dire mettre de nouveaux enfants au monde !
FONDER UNE UNE FAMILLE, C’EST AUSSI UN COUPLE OU UNE SEULE PERSONNE QUI DECIDE D’ADOPTER UN OU PLUSIEURS ENFANTS !
A chacun d’entre nous de se sentir directement concerné par l’accroissement déjanté de notre population.
Si nous continuons à être aussi irresponsable au niveau de notre procréation frénétique, alors il nous faudra nous souvenir que Monsieur de Montaigne avait, en son temps, déjà fort bien compris la problématique en écrivant que :
» L’entassement des Hommes comme l’entassement des pommes engendre la pourriture. »
A nous de choisir le meilleur côté de l’humanité, de faire en sorte que la qualité de nos relations entre humains prime sur un nombre démentiel d’individus, dont les statistiques démontrent que
70 % des bébés n’ont pas du tout été désirés par leurs parents !
Imaginez-donc la Terre, en 2014, avec une population humaine de moins de 500 millions !
Le rêve !
Il y aurait beaucoup d’espaces naturels encore vierges de tout humains, d’écosystèmes préservés et de lieux de vie pour nombres d’espèces animales, de mers et de cours d’eau NON pollués, d’air sain à respirer, d’espace pour se sentir bien, de cultures saines …
Vous pensez que c’est de l’UTOPIE ?
Sachez que ce qu’on nomme l’UTOPIE est simplement ce qui n’est pas – pas encore – réalisé …
» Et surtout, ne laissez personne, non personne, vous dire que c’est impossible « .
– Aude Fontenoy – Navigatrice en haute mer.
CONSCIENTISEZ-VOUS !
chapolin
Pour moi une grande part de la solution passe par une élévation globale du niveau des valeurs humaines … plus de compassion, moins d’égoïsme …