Toulouse (AFP) – Plusieurs dizaines de manifestants anti-OGM ont sillonné en bus le midi toulousain samedi depuis les abords de Montauban jusqu’à la banlieue de Carcassonne pour dénoncer les pratiques du géant des semenciers industriels l’Américain Monsanto et ses semblables.
Avant de se regrouper à une centaine au centre de Toulouse pour un pique-nique festif à la mi-journée avec le député européen écologiste José Bové (EELV) , une trentaine de militants avaient fait une première étape de ce « Monsanto Tour » en se regroupant devant le site du semencier à Monbéqui (Tarn-et- Garonne).
Sur le chemin de Toulouse, ils avaient ensuite manifesté devant des établissements de Syngenta et de Pioneer.
Leur bus est reparti dans l’après-midi pour une opération similaire devant le site de Trèbes (Aude) près de Carcassonne.
Ces actions s’inscrivent dans une « marche mondiale contre Monsanto » ponctuée en France par des manifestations dans plusieurs grandes villes et à Paris.
Les organisateurs veulent « mettre fin au brevetage et la privatisation du vivant » et « soutenir une agriculture plus saine, plus respectueuse de l’environnement et des paysans ».
« L’objectif des Monsanto, Bayer, BASF ou Limagrain, c’est le monopole des semences: ils passent par les OGM pour pouvoir contrôler le marché en disant +il y a des brevets donc il faut racheter tous les ans les semences ou nous payer des royalties+ » a déclaré José Bové, interrogé par l’AFP à Toulouse. « Ils ne supportent pas que le vivant se reproduise gratuitement dans les champs, ils voudraient faire que les agriculteurs agissent comme les clients d’une prostituée », a-t-il ajouté en forme de boutade.
José Bové redoute que cette « menace permanente se renforce avec l’accord de libre-échange que l’Union européenne et les USA veulent mettre en place ». Il y aurait selon lui un risque « d’abaisser les normes européennes ». « Demain les multinationales pourraient attaquer la France parce qu’elle a interdit les OGM », a-t-il souligné.
Le député européen qui compte se représenter aux élections européennes de 2014 a aussi rappelé qu’il « espère être choisi » par les Ecologistes européens comme leur candidat à la présidence de la prochaine commission européenne.
Les faucheurs volontaires et José Bové ont souligné samedi que leur premier combat en France était « d’arracher le droit pour les paysans d’utiliser leurs propres semences » et de combattre non seulement les OGM mais aussi « les autres formes déguisées de manipulation du vivant permettant de rendre des plantes pesticides ».
A Monbéqui, les trente militants arrivés en bus vers 09H00 du matin ont symboliquement soudé une chaîne sur la grille d’entrée du site.
Ils ont déployé des banderoles « Non au monde selon Monsanto! » et « Citoyens contre agrobusiness » sur les grilles du domaine, situé en rase campagne. Les manifestants qui portaient pour certains des tee-shirts « faucheurs volontaires d’OGM », n’ont toutefois pas tenté de pénétrer sur le site et sont repartis sans incident au bout d’une heure.
A Trèbes, ou Monsanto a lancé un chantier d’agrandissement de son établissement, les faucheurs volontaires sont arrivés vers 16H00 . « Nous avons symboliquement fermé Monsanto comme le matin à Monbéqui » a déclaré le porte-parole du collectif anti OGM 31, Jacques Dandelot, interrogé par téléphone.
Les militants devaient quitter les lieux en fin d’après-midi.
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Berthou
Après plusieurs années passées à enrichir des fonds de pensions, nous avons pris la décisions avec mon épouse de revenir au sources en nous installant dans la ferme familiale en vue d’y produire des légumes Bio. A quand la prise de conscience collective? Nous ne sommes que de simples êtres humains et en aucune façon ne ne pouvons modifier ce que la nature sait si bien faire. les OGM ne sont là que pour nous aliéner à des groupes voulant régner sur notre planète, sans penser aux graves conséquences que peuvent avoir toutes manipulations génétiques. Aujourd’hui le monde agricole est asservi par ces firmes, des lois sont votées par nos élus afin d’interdire aux agriculteurs de produire leur propre semences;;; nous marchons sur la tête, la base de l’agriculture est remise en cause et tout personne ayant un minimum de connaissances en botanique sait que les plantes s’adaptent au milieu dans lesquels elles sont cultivées, à condition d’être semées, après avoir été récoltées sur le pied mère. Les OGM ne permettent pas de garantir ces évolutions mais rendent les utilisateurs dépendant des fabricants, avec en conclusion la contamination des cultures saines. Citoyens citoyennes la terre ne nous appartient pas, pensons tous les matins à l’avenir que nous souhaitons laisser à nos enfants.
Bien à vous.