Flamanville (France) (AFP) – La cuve de l’EPR, le réacteur nucléaire de forte puissance en construction à Flamanville (Manche), est arrivée lundi sur le site, a annoncé EDF, maître d’oeuvre du chantier.
« Après la pose du dôme sur le bâtiment réacteur le 16 juillet », l’arrivée à Flamanville de la cuve qui contiendra le coeur du réacteur est « une nouvelle date majeure pour le chantier », a déclaré le responsable du chantier, Antoine Ménager.
Parvenue vers 15H30 sous un hangar sur le chantier, la cuve de 425 tonnes pour 7 mètres de diamètre et 11 mètres de haut, sera installée « cet hiver » à l’intérieur du bâtiment réacteur, selon M. Ménager.
La cuve est plus grande que celle d’un réacteur classique, d’une part à cause de la puissance surélevée de l’EPR (1.650 mégawatts, contre 1.100 en moyenne pour le parc nucléaire français existant), et du fait des dispositifs de sûreté renforcés, selon EDF.
Le couvercle de la cuve a fait l’objet de « réparations » après que l’ASN y a constaté en 2010 de « très nombreux défauts » de soudures, et, en 2011, d’autres défauts qui auraient pu aboutir à des « fissures ».
« C’est probablement la dernière fois que l’on voit une telle cuve », a dit Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France, présent à Flamanville. « Aujourd’hui la filière EPR est morte alors que ce chantier devait être une vitrine pour vendre l’EPR », a-t-il ajouté.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole d’Areva, concepteur de l’EPR, a précisé que, sur les quatre EPR en construction dans le monde (deux à Taishan en Chine, et un à Olkiluoto en Finlande), une cuve reste à livrer, à Taishan 2.
Areva, a en outre affirmé en février miser sur 10 commandes d’EPR d’ici à la fin 2016. La dernière commande date de 2007.
La cuve livrée lundi a été fabriquée à Chalon/Saint-Marcel (Saône-et-Loire). Son transport jusqu’à la presqu’île du Cotentin a imposé un long détour par la Méditerranée. Elle a été acheminée par barge sur la Saône et le Rhône jusqu’à Fos (Bouches-du-Rhône), puis par cargo jusqu’à Cherbourg (Manche) en passant par le détroit de Gibraltar, et enfin de nouveau par barge jusqu’à Flamanville.
« Le montage d’autres composants majeurs comme les générateurs de vapeur et les pressuriseurs suivra début 2014. Nous avons déjà effectué la moitié du montage électromécanique » et 95% du génie civil, a dit M. Ménager.
« Les essais d’ensemble du réacteur sont prévus en 2015-2016, en vue d’une première production d’électricité en 2016 », a affirmé le directeur du chantier. Le directeur de la future centrale Didier Ohayon évoquait en juin dernier une mise en service « fin 2016 ».
La construction de cet EPR, réacteur à eau pressurisée de 3e génération, accuse un retard de 4 ans. Sa mise en service était annoncée au départ pour 2012.
Depuis fin 2012, EDF évalue à 8,5 milliards d’euros le coût de l’EPR de Flamanville, presque trois fois plus que le budget initial.
Taishan 1 doit être le premier EPR achevé dans le monde.
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