La faillite du nucléaire français

Greenpeace France interpelle le gouvernement sur les déboires de la filière nucléaire du pays et appelle à un changement de cap dans la politique énergétique française.  En effet, dans sa dernière étude, l’ONG démontre par les chiffres que, derrière les mythes du nucléaire français se cache en fait une filière en situation d’impasse industrielle. La solution : les énergies renouvelables.

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    • Oskar Lafontaine

    Effectivement le nucléaire français est en faillite, au sens propre et financier du terme d’abord. Seule consolation, au niveau mondial, il ne se porte guère mieux, et toutes ses perspectives d’avenir réchauffées, auxquels ses derniers tenants indécrottables tentaient de se raccrocher, depuis une douzaine d’années que la triste vérité sur l’électronucléaire a commencé à émerger du brouillard de la désinformation d’Etat, se sont évanouies.
    Il serait grand temps que le gouvernement français en prenne officiellement acte et en tire les conséquences économiques, industrielles et de bonne gouvernance.
    Le seul argument un peu solide qui restait à cette technique de production d’électricité, et qui n’avait même pas été avancé en 1974 lors du lancement en France du « tout nucléaire », ni avant les années 1980, soit son très faible impact carbone, ne justifie plus de le conserver, les renouvelables sur ce point faisant aussi bien, plus vite, plus simplement, sans risques démesurés et pour bien moins cher.
    Combien le chantier de l’EPR de Flamanville par exemple a-t-il déjà relâché, directement et indirectement de CO² depuis son démarrage en octobre 2007 ? certainement un chiffre astronomique.Et combien de CO² relâche, déjà pour son extraction, concentration et transport le combustible uranium extrait au Niger, au Canada, au Kazakhstan et savamment préparé ensuite en France, par de polluantes et coûteuses manipulations pendant des mois avant de pouvoir être utilisé ? Et l’aval du cycle du combustible , rien que le creusement des galeries souterraines pour l’enfouir et essayer de l’oublier?
    Depuis déjà deux ans au moins, l’éolien terrestre produisait l’électricité pour moins cher, et depuis quelques mois, le photovoltaïque propose des prix encore plus bas que l’éolien. Même le nucléaire ancien et amorti, aura perdu, même sans travaux de rajeunissement, qui en augmenteront encore le coût, le peu de compétitivité qu’il lui restait face au photovoltaïque dans les trois ou quatre ans qui viennent, rendant inutile et surtout anti-économique tout investissement nouveau dans la construction ne serait-ce que d’un seul réacteur neuf en France ou ailleurs. Même l’achèvement de ceux déjà lancés en construction depuis des années, perd ses justifications financières.
    Il est grand temps de tirer un trait définitif sur cette monumentale erreur industrielle que fut l’électronucléaire, qu’un grand scientifique français des questions de rayonnement à son époque, E.Nahmias, commentant et expliquant au public français, les explosions atomiques d’Alamogordo, Hiroshima et Nagasaki, avait, dès septembre 1945, donc il va y avoir 70 ans, prévue et annoncée en écrivant noir sur blanc que, je cite : » l’énergie nucléaire ne ferait pas baisser le montant des facture d’électricité. »