Focus sur : l’agroécologie

Pépinière communautaire, Mahavotra © AgriSud international
Pépinière communautaire, Mahavotra © AgriSud international

Avec 7,2 milliards d’habitants aujourd’hui et plus de 9 milliards en 2050, la demande alimentaire mondiale ne cesse de croître. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), la production agricole va devoir augmenter de près de 70% pour répondre à cette demande.

Or, l’agriculture est responsable de 24% des émissions de gaz à effet de serre. C’est également la principale source de revenus pour plus de 40% de la population active dans le monde. Il faudra donc augmenter sensiblement la production agricole tout en réduisant les émissions et en assurant aux populations paysannes des ressources durables. Un enjeu considérable, sachant que de nombreuses terres agricoles disparaissent chaque jour sous le coup de pressions anthropiques (urbanisation) ou naturelles (dérèglements climatiques).

De nombreuses solutions existent pour rendre les systèmes de production agricole plus respectueux de l’environnement, plus économes en ressources (eau, énergie etc.) et plus productifs. A ce titre, la Fondation GoodPlanet soutient plusieurs projets d’agroécologie à travers le monde.

Qu’est-ce que l’agroécologie ?

L’agroécologie est un ensemble de pratiques agricoles basées sur l’utilisation mesurée et durable des ressources naturelles locales. Elle tient compte des écosystèmes, optimise leur productivité tout en limitant les pressions sur l’environnement et en nécessitant peu de ressources extérieures.

Les techniques agroécologiques favorisent le retour de la biodiversité et permettent de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

A Madagascar, déjà 2 600 agriculteurs formés à la mise en œuvre de pratiques agroécologiques

La région d’Itasy, située au sud d’Antananarivo, est une région à vocation agricole où la culture du riz est prédominante. La proximité avec la capitale permet aux producteurs de profiter d’un grand marché d’écoulement et de réseaux de collecte des produits agricoles structurés.

Bien qu’en partie situés en zone volcanique aux sols relativement riches, les espaces agricoles sont fortement dégradés, les érosions fréquentes et les massifs forestiers en constante disparition. Les systèmes de production agricole sont aujourd’hui en déclin et ont besoin d’évoluer pour pouvoir subsister.

Initié en 2011, le projet d’agroécologie soutenu par la Fondation GoodPlanet à Madagascar a pour objectif de former et accompagner les agriculteurs à la mise en place de pratiques agroécologiques tout en restaurant des terres dégradées, notamment par la plantation d’arbres. Après trois années, ce sont plus de 2 600 agriculteurs formés, 555 ha cultivés selon les pratiques agroécologiques et 496 000 arbres plantés.

Afin de poursuivre ces actions, nous avons besoin de vous ! Apportez votre soutien à la Fondation GoodPlanet en cliquant ici.

2 commentaires

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  • Bonjour,
    L’agroécologie nous est souvent présentée comme une solution aux problèmes de demain. Toutefois deux questions sont rarement évoquées et ne le sont pas d’ailleurs dans cet article.
    Tout d’abord je ne vois pas en quoi l’agroécologie telle qu’elle est définie ici est différente de l’agriculture que connaissait le monde avant son industrialisation. Or, cette agriculuture là ne nourrissaient pas les 11 milliards de personnes qui peupleront la Terre à la fin du siècle mais seulement un à deux milliards.
    D’autre part il n’est fait allusion qu’à la nourriture, or l’agroécologie si elle est moins agressives pour la petite faune locale (vers, insectes, oiseaux..) consomme autant de territoires et exclut de fait la grande faune. Avec 11 milliards de personne nous allons éliminer toute la mégafaune par notre seule présence. Les pratiques agricole plus vertueuses de ce point de vue ne changent pas grand chose.
    Bien sûr ce type de pratiques sont préférables, il ne s’agit pas de les dénigrer, mais il me semble illusoire d’attendre d’elles des solutions trop larges, seule une diminution très forte de not fécondité afin de revenir à des effectifs plus modeste pourrai durablement régler le problème de la faim et de la protection de la nature. Nous devons laisser des espaces vierges.
    Les avantages de l’agroécologie sur la qualité des produits moins empreints de produits chimiques sont par contre indéniables.
    Enfin se pose un autre problème d’ampleur (pour lequel d’ailleurs les partisans de l’agroécologie font des efforts) : la formation : 50 % de la population mondiale est urbaine et n’a donc aucune idée (ni aucune terre d’ailleurs) de la façon dont ont cultive le sol. Ce sera une difficulté majeure pour assurer la transition.

      • Catherine Alquier

      tout à fait d’accord avec vous Didier, il y aura trop d’humains sur terre par rapport à sa possibilité de nourrir tous les hommes sans la détruire. Mais bien sur cela fait partie des sujets « tabous » et jamais traités par les gouvernants. Ce n’est malheureusement pas une solution, à long terme c’est un désastre annoncé. Une politique mondiale de restriction des naissances de manière intelligente et humaine serait la seule possibilité,, cela ne peut que se heurter à l’obscurantisme et aux pratiques religieuses inadaptées à la réalité.