2011, année des forêts : les services rendus

Les forêts donnent l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, la nourriture que nous mangeons. Elles devraient donc nous être précieuses. Mais parce qu’elles nous offrent tout cela gratuitement, nous ne leur attribuons aucune valeur.

C’est un paradoxe que les experts veulent corriger. Ils s’attachent donc à évaluer ce qu’ils appellent les « services rendus par les écosystèmes ». Ce chantier est mené par plusieurs équipes de chercheurs, la plus importante étant une initiative internationale baptisée TEEB –The Economics of Ecosystems and Biodiversity (Rapport sur l’économie des écosystèmes et de la biodiversité) menée par l’économiste indien Pavan Sukdhev avec le soutien du Programme des Nations unies pour l’environnement.

Ce n’est pas seulement une question de comptabilité. C’est un problème politique, social et écologique. Pour reprendre les termes des experts de la TEEB : « Cette sous-évaluation systématique de la valeur des services des écosystèmes et l’échec du système économique à saisir leur valeur est l’une des causes principales de la crise de la biodiversité actuelle. »

A quoi pourrait correspondre cette valeur ? Prenons un exemple : la ville de Canberra en Australie a planté 400 000 arbres, qui ont amélioré localement le climat et réduit la pollution de l’air. Cela a permis de réduire les dépenses énergétiques pour la climatisation et par là même de réaliser entre 20 et 67 millions de dollars d’économies sur la période 2008-2012.

En négatif, la destruction des forêts au Sulawesi, en Indonésie, diminue le nombre d’insectes pollinisateurs et donc amène une réduction de la production de café sur les terres voisines – estimée à -18 % pour les 20 prochaines années. Chaque hectare coupé coûte ainsi une moyenne de 46 euros par an !

Si on additionne tout, le coût de la déforestation à l’échelle planétaire serait compris entre 2 et 5 milliers de milliards de dollars. Bien entendu, l’argent n’est pas la seule mesure de l’importance des forêts. Mais à cette échelle, ce n’est plus un point à négliger…

Extrait du livre « Des forêts et des hommes » rédigé par la rédaction de GoodPlanet à l’occasion de l’année internationale des forêts et disponible aux éditions de la Martinière.

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